« J’ai tout pour être heureuse, mais… ». Comme je l’entends souvent en début de suivi cette phrase! Et immanquablement, dans l’échange qui suit, la personne admet qu’au fond elle ne se connaît pas… En fait elle est en suradaptation et cela depuis très longtemps. C’est le drame du faux-self qui a encore plus d’ampleur chez les personnes vivant avec un haut-potentiel, les zèbres. 

S’adapter ou se suradapter?

Le faux-self, la suradaptation des zèbres… thème tellement important, omniprésent et aussi entraînant beaucoup d’incompréhension au début de ces personnes qui ont le sentiment d’avoir pourtant tout fait pour que ça aille bien…. Avoir tant fait, justement!

Alors qu’est-ce au juste que cette fameuse suradaptation qui amène des zèbres à mettre de côté leur personnalité pour tenter de se faire accepter, aimé, intégrer au groupe… car c’est justement perçu comme tellement important de faire partie de la gang.

Trop intelligent pour être heureux, vraiment?

En fait, il importe de le dire : la douane n’est pas la source de souffrance! Je le répète : Non ce n’est pas l’intelligence qui est la cause, il y a plein de personnes HPI heureuses… 

Alors quoi??? : c’est le décalage! Et le décalage il peut se vivre à de nombreux niveaux… décalage par rapport à la famille proche, par rapport à l’environnement social voir même à l’intérieur de soi quand il y a des forces et des faiblesses qui se côtoient en entraînant confusion dans la compréhension de soi.

Aujourd’hui, parlons du décalage avec l’environnement social

L’enfant doté d’une vive intelligence grandit avec son mode de pensée qui lui est naturel, mais il constate que sa façon d’être est parfois mal-reçue sans saisir pourquoi. Hors nous naissons avec un cerveau préprogrammer sur certain comportement, notamment celui de faire en sorte de reproduire ce qui est apprécié des adultes qui s’occupe de nous puisque le bébé humain dépend complètement d’eux et pour très longtemps. Une autre de ces reprogrammations est de chercher à faire partie de la gang… programmation provenant d’un passé très lointain ou la survie au sens strict dépendant de faire partie d’un troupeau, car un mammifère seul était trop vulnérable. Bref, par défaut, on cherche à être accepté même si la réalité actuelle est bien différente et que nous ne sommes plus en danger. 

Alors, si tous les petits enfants humains ont ces réflexes et s’en portent bien, pourquoi ça bugs pour les petits zèbres : c’est que lorsque le milieu rapproché ou le groupe d’appartenance est très différent de l’individu, l’effort d’adaptation est plus grand, parfois immense! Donc les HPI, qui ne correspondant qu’à un petit pourcentage de la population, vivent souvent un fort décalage. Ce phénomène augmente si on va vers un très haut potentiel. Mais ce phénomène diminue si l’entourage est très ouvert et en acceptation des différences individuels : un bébé HPI dans une famille de HPI qui s’assume vit peu de décalage. On peut déduire les autres exemples.

Dans les faits, de nombreux petits zèbres vivent en suradaptation pour se faire accepter, soit pas leurs parents, soit par le groupe et maintenant ils en souffre avec une grande incompréhension de ce qui les empêche d’être simplement heureux. J’entends souvent : «pourtant j’ai tout pour être heureux!», « je veux juste être bien ». Et je les retrouve, adultes zébrés qui se cherche, souvent au mitan de la vie quand la personnalité refoulée réclame sa place légitime dans notre vie.   

Quatre modèles de suradaptation

La mise en place de ce faux-self étouffant les possibilités d’épanouissement peut prendre différentes formes ou mécanismes. Il y en a quatre de bien définis :

Premier modèle : la personne vivant du décalage peut choisir d’entrer pleinement dans un style imité, jouer un rôle permanent pour correspondre aux attentes du milieu. Cette personne réussie à être appréciée et de tout côté, mais elle étouffe pourtant. Elle porte le sentiment de ne rien avoir vraiment réussi et ça se comprend puisqu’elle jouait un rôle… c’est le rôle qui réussit.

Deuxième modèle : tout a l’opposé : faire profil bas, apprendre à ne pas trop réussir en constatant que le groupe préfère cela! La personne en vient à se persuadé de n’être vraiment pas doué. Fait important souligné par Monique de Kermadec : l’adulte HP dans ce modèle se sent coupable… d’être différent! 

Troisième modèle : Éviter les risques par peur de l’échec perçu comme une catastrophe. Le fait de percevoir ses capacités entraîne un refus de la possibilité même d’un échec… Ça équivaut à se persécuter soi-même par peur pour éviter le rejet. 

Quatrième modèle : être constamment aux aguets des attentes des autres pour s’y ajuster. C’est épuisant et ça entraîne résolument loin de sa vraie personnalité. 

La peur de l’exclusion

Tous ces modèles sont basés sur la peur… peur de ne pas être accepté, d’être exclu, rejeté, de ne pas être aimé, reconnu, vu pour qui on est… mais justement, l’adulte zébré ne sait plus lui-même qui il est, ne s’accepte pas lui-même! Donc cercle vicieux : sans s’assumer soi-même, difficile d’être accepté par les autres pour qui on est! 

Hors nous ne somme plus a l’époque des mammouths et nous ne somme plus un bébé dépendant… donc ce n’est plus vrai qu’il faut à tout prix se conformer pour être intégré. Nul besoin d’être en de suradaptation!

L’adulte zébré à tout intérêt à s’assumer dans ses particularités, dans ce qu’il est. Et cela vaut pour tous les types de différences, que se soit hypersensibilité, HPI, neuroatypicité diverses… nul besoin de bilan HP ici : tous on avantage a apprendre à s’accepter dans leur unicité!

Des zèbres heureux

Pour être un zèbre heureux, il faut être une personne assumée. Une personne qui accepte sa réalité, avec ses zones d’ombre et de lumière, avec son potentiel déployé sans crainte d’une expulsion, car on est un adulte capable d’être créatif pour assumer son autonomie.  

Vous pensez que c’est impossible? Que si vous étiez vous-même le résultat sera désastreux ou le rejet trop important? … en fait, c’est quand une personne n’est pas vraiment elle-même qu’un malaise se créer qui entraîne méfiance et éloignement social… alors qu’une personne originale, mais assumée est acceptée! Bien que la différence inquiète dans certain milieu, une personne pleinement assumée rassure et vient rétablir l’équilibre! 

Bref : oser être vous-même! Cette personne que vous êtes est merveilleuse, capable de bonheur et de bonnes relations! 

 

Pour aller plus loin:

Interview:  Catherine St-Pierre et Catherine Cimon-Paquet: Identification de la douance intellectuelle, sur la chaine YouTube “Vérité ou quoi”

Monique de Kermadec: L’adulte surdoué à la conquête du bonheur

Nicolas Gauvrit et Nathalie Colbert: Psychologie du haut potentiel