Un zèbre oui, mais de quel type ??

Se découvrir zèbre, HP… :
  –  Ha, enfin des gens comme moi…
… Hé ben non finalement, pas comme moi !!!

(si vous ne savez pas de quoi je parle : ce ne sont pas les zèbres animaux, mais les personnes HP ;-), dans le doute allez voir la page : Suis-je un zèbre ???) 

Le moment de la découverte d’être un zèbre, une personne à haut potentiel ou en douance (peu importe le nom)… c’est le soulagement de : « Ha, c’est pour cela que je suis ainsi, ouf, enfin une explication… » et aussi « Non, mais c’est perturbant à apprendre ! »… Puis, c’est la boulimie de lecture sur les zèbres, ensuite vient le désir de parler à d’autres zèbres, de rejoindre une savane où il y en a plein d’autres comme soi… Pour se prendre encore un coup en pleine tronche : même parmi les zèbres, je me sens différent !!! Et voilà les doutes qui reprennent !

Alors je dis et le redirai encore : 

Découvrez que vous êtes un zèbre… mais un zèbre unique!!! Et enfin un zèbre épanoui, car oui c’est possible 🙂 

Différents types de zèbres ?

Je fais un petit tour, pour le plaisir. Cet article n’est pas un résumé scientifique, mais une réflexion… et un regroupement d’informations.

Quand je lis ce qui est écrit sur des zèbres, des HP, des personnes en douance… il y a les fois où je me dis : c’est tout à fait moi, et les autres où : ben non, je ne suis pas comme cela moi, est-ce que je suis vraiment un zèbre ? … En fait, il y a deux dimensions dans ces réactions.

Les caractéristiques des zèbres

Un ensemble de caractéristiques zébrées, mais sans absolu

D’abord les caractéristiques de personnalité associées au HP sont un ensemble qui se retrouve dans une proportion significative chez les personnes HP qui ont été analysées… Aucune de ces caractéristiques n’est un absolu devant être présent chez toutes ces personnes ! Les zèbres n’ont pas tous les mêmes rayures que diantre 😉 Pas plus que lors d’un diagnostic, il n’est besoin de tous les critères pour confirmer une pathologie. (Dois-je préciser qu’être HP n’est pas une pathologie ? pas une maladie, c’est juste une comparaison). Ceci dit, c’est toujours plus facile (et agréable à lire) de parler du portrait sans ajouter partout ses précisions de nuances. 😉 

Différents types de zèbres selon les points de vue…

L’autre dimension, c’est que chaque personne qui explore et analyse ce qu’est cette personnalité zébrée le fait avec son point de vue de départ… Même dans le cas d’une recherche scientifique bien menée, les questions et textes inclus sont en fonction des hypothèses de départ. Les résultats sur ces questions seront clarifiés, mais si on n’a pas du tout eu l’idée de vérifier s’il y a une corrélation entre le fait d’être gaucher et le HP, on ne trouvera rien sur ce sujet dans les résultats, c’est évident. 

Ainsi, au-delà d’un ensemble de caractéristiques qui revient dans de nombreuses présentations, je trouve vraiment amusant de voir comment chacun voit dans le profil un aspect qui lui semble prépondérant… et qui semble lui être propre… Voyez un peu :

Jeanne Siaud-Fachin a lancé le bal avec une magnifique présentation du profil de personnalité des personnes HP, mais elle y affirme aussi des choses comme : il est impossible qu’une personne HP soit narcissique, car ils doutent toujours d’eux et se remettent en question… Or il est possible qu’une personne ait un QI de 130 et soit aussi narcissique… Mais ce ne sont pas ceux que l’on rencontre habituellement dans un cabinet de psychologie. 😉 

Et de même : 

Plusieurs présentations du HP bâties sur les concepts venant de plus de 40 ans ont souvent une perception que c’est strictement défini par un QI de 130, voire au-delà.

Pour la Mensa, c’est au-delà de 130, mais aussi avec une composante mathématique bien marquée…

Modèle de la douance selon Renzuli

Pour Joseph Renzuli, c’est la combinaison de capacité au-dessus de la norme, d’engagement et de créativité…

Pour Robert J. Sternberg, c’est une excellence rare dans un domaine, avec le potentiel de produire à partir de cette capacité qui doit être évalué et situé relativement aux noirs de la société ! 

Et dans d’autres terrains de jeu :

Quand je lis Carlo Tinnoco, j’y vois le HP décrit autour du pivot central de la pensée hors du cadre…

Pour Fanny Nusbaum, ils aiment penser et penser autrement et les nomment des philocognitifs

Nathalie Alsteen les dénomme émotifs talentueux, voyant l’hypersensibilité au cœur de leur identité.

Et moi, ben j’ai tendance à les voir surtout comme des personnes vivant un décalage social malgré leurs grands efforts… Même si je sais pertinemment qu’il y a aussi des zèbres fort bien intégrés socialement. 😉 

Bref, il faut savoir relativiser et prendre ce qui nous convient sans se condamner pour ce qui ne nous correspond pas 😉

Bon et ensuite… 

Différents types de zèbres à l’intérieur du profil ! 

En compilant plein de choses écrites sur les zèbres, HP et autre appellation… on découvre que l’approfondissement du profil des zèbres amène presque tous les spécialistes à voir différents types à l’intérieur même du profil… et là ça devient vraiment intéressant. 

HP homogène/hétérogène

On trouve les HP homogènes (aussi désignés laminaires) et les hétérogènes (complexes), selon que leurs résultats aux sous-tests de QI sont relativement similaires ou présentent des montagnes russes… ce qui dépendrait d’une répartition différente de l’activité dans les hémisphères gauche et droit du cerveau et aurait comme résultat des personnes qui, en gros, réussissent mieux à s’intégrer dans le système scolaire et professionnel, ou des personnes très originales et réactives qui galèrent entre des réussites rapides et des échecs répétés. 

HPI/HPE

Puis, il y a la théorie des HPI et HPE… il faut lire : haut potentiel intellectuel et haut potentiel émotionnel… À l’origine cette distinction vient de Raymonde Hazan qui observait deux profils de HP dans sa pratique, mais l’idée a pris un succès à la grandeur de l’imprécision de la définition de HPE… qui regrouperait les caractéristiques de personnalité des zèbres sans nécessiter le QI de HP. Ainsi de nombreuses personnes ont pu s’y reconnaître, sans risquer le fameux test ou sans envisager l’idée d’un niveau d’intelligence. Sauf que, à la base, il y avait bien présence de deux types de personnes vivant du haut potentiel différemment, certain d’une manière plus rationnelle, on pourrait y inclure les HP ayant des traits d’autisme (auparavant désigné Asperger), alors que d’autres vivent plus fortement l’hypersensibilité émotive, emphatique et sociale. 

HP global/séquentiel

Le centre Relaxeau avance d’ailleurs deux autres types de HP, séquentiel et global… les premiers ayant une pensée suivie, séquentielle, et les seconds une pensée en arborescence… Tout comme les personnes ayant une TSA ont une pensée plus séquentielle bien qu’ils puissent avoir un QI les classant HP.

Les 6 types de zèbres
Les 6 types de zèbres  ou profils de surdoués de Betts & Neihart, décrivent différents profils de personnes liés à la façon de réagir à son potentiel, de le vivre ou le réfuter… Il y détaille 1 – le bon élève 2 – le provocateur 3 – le clandestin honteux 4 – le lâcheur 5 – le perturbé et 6 – l’indépendant. Ces 6 types ont aussi été joliment mis en vidéo sur YouTube. 

Et encore…

Reste bien ouverte la question : ces caractéristiques de personnalité incluant l’hypersensibilité, l’empathie, la sensibilité à l’injustice, la pensée en arborescence et une tendance bisounours… Est-ce lié au QI ou non ? 

Et finalement à partir de quand ces caractéristiques apparaissent ? Car la définition de HP varie, et de plus en plus…. 

HP à 130, 125 ?… et les THQI

À l’origine (là je fais un saut quantique par-dessus toutes les notions de génie d’avant la désignation HP !), l’accent a été fortement mis sur le fameux QI, établi à 130 afin de correspondre au même écart de la moyenne sur la courbe normale que l’est la définition de la déficience intellectuelle… Les deux fixés à ces endroits pour que cela corresponde à deux écarts types du centre… 

Bref, un chiffre bien arbitraire équivalent à dire : 2 %, 2,5 % (selon que l’on compte à partir de 130 ou au-delà de 130 !) de la population…, mais c’est un peu comme la date de péremption sur un pot de yogourt : est-ce qu’il y a une différence marquante dans la nuit de cette date ? Mais est-ce que les caractéristiques liées au haut potentiel apparaissant bien à partir de 130 de QI, ou graduellement un peu avant… ?

Il reste qu’il est bien constaté que ces caractéristiques augmentent réellement (et c’est neurologique) avec l’augmentation du QI… Donc il y a une façon différente de vivre un HP de 125, de 130 et de 145 de QI ! En fait, il y a autant de différences entre une personne au QI de 105 et une personne à 130… qu’entre cette personne et une personne à Très-Haut-potentiel donc 145 (THP, THQI).

Haut-potentiel, précocité, douance, neuro atypique… est-ce la même chose ou encore des types de zèbres ? 

Au fait, est-ce qu’on parle toujours de la même chose ??? Bien que ce soit oui en gros, les détails font tout de même de grandes différences ! 

Donc au départ, il y a la notion de Haut-Potentiel, et c’est de HPI dont on parle. On part d’une définition autour du score de QI de 130… puis il y a le constat, décrit et popularisé par Jeanne Siaud-Fachin, d’un profil de personnalité qui vient avec ce QI. Un profil psychologique qui ne semble pas avoir rapport avec l’intelligence aux premiers abords… mais l’avancement des recherches en neuropsychologie confirme de plus en plus ces liens. 

Par la suite, en découvrant comment le cerveau se développe en suivant réellement des courbes différentes chez des personnes HP par rapport à des personnes dans la moyenne, la définition a été axée sur la précocité. La notion est alors simplement celle d’acquis arrivant plus jeunes que chez la population moyenne… ce qui perd son sens une fois adulte.

Pour ce qui est de neuro-atypique, qui plaît à beaucoup, car il ne paraît pas hautain, passe mieux, etc. Mais qui a le problème de désigner autant des personnes HP, que des personnes vivant l’autisme, des personnes ayant un TDAH ou des troubles dys. 

Et du côté américain, on parle de giftness… Au Québec de douance. Mais là attention, les définitions peuvent varier… On parle toujours de personnes ayant une capacité qui se démarque de la moyenne… mais dans certains cas, cette capacité n’est pas nécessairement intellectuelle, mais peut être sportive, artistique, sociale, etc. Donc un champion olympique entre parfois dans la définition. 

Ensuite, pour certains auteurs (pas la majorité), cette capacité correspond à 5%, voire même 10% de la population… et cela pour chaque domaines de compétence! Voilà qui dilue beaucoup le profil. Bref, attention, on ne parle pas toujours de la même chose.

Je ne suis pas sûre qu’un athlète dans les 10% des meilleurs, un chanteur dans les 10% des meilleurs, une personne au QI de 120 en plein succès professionnel, une personne ayant de l’autisme et un QI de 130, et une personne au QI de 145 qui reste enfermée chez elle incapable de l’intégrer… .. que ces personnes donc aient toutes un profil de personnalité commun 😉  (et bien sûr, on pourrait mélanger toutes les caractéristiques que je viens de suggérer).

Je précise que dans les recherches scientifiques américaines, cela demeure le plus souvent défini par un QI 130, et dans les bilans  c’est souvent la combinaison d’un profil de personnalité et d’un QI d’au moins 125. 

La bonne nouvelle, c’est que l’on s’ouvre à des visions plus nuancées. Je me réjouis qu’il y ait reconnaissance des personnes qui ont le profil de personnalité même un peu en dessous du fameux 130. Ce à quoi faire attention : c’est que tout ne parle pas de nous et ne nous convient pas nécessairement à tous. À nous d’être avisés dans nos lectures. 

Ha, et le nom de zèbre dans tout cela ? Il vient de Jeanne Siaud-Fachin, qui l’a utilisé pour désigner ces personnes HP qu’elle voyait dans son cabinet autrement que par la désignation de leur QI… Bref, ce terme a été utilisé en lien avec le profil de personnalité que JSF a observé et c’est dans ce sens que je l’ai adopté. 

Et des types de zèbres qui évoluent… !

La plus belle série de « types de zèbre » que j’ai trouvée, c’est ma plus belle découverte en décortiquant les articles scientifiques ou pédagogiques sur le sujet… Car un jour, j’ai réalisé que le profil de zèbre est complètement différent selon que l’on parle de personnes dont le HP a été identifié, accepté et même favorisé, ou de personnes qui l’ignoraient !

On trouve donc (et là c’est de moi) les types de zèbres : Zèbre qui s’ignore, zèbre qui subit sa différence ou zébré assumé ! Et les différences sont de tailles ! Il est fascinant de lire des recherches américaines démontrant comment des HP qui ont été identifiés jeunes et mis en contexte favorable développent une confiance en eux dépassant la moyenne, un leadership social qui se démarque, une créativité pratique bien en action et une belle adaptation professionnelle ! Tellement différents des portait que l’on peut trouver des adultes identifiés HP, mais laissés ainsi sans accompagnement et qui s’aigrissent dans le constat de cette différence, ou ces autres qui découvrent cette réalité sur le tard, souvent au moment de la détection de leurs enfants, personnes qui ont souvent passé leur vie à douter d’eux en raison de leur différence inexpliquée et enchaînant des tentatives d’adaptation mal ajustées. Voilà qui ouvre des pistes d’espoir et d’inspiration.

En conclusion…

Alors, pourquoi j’ai discouru tout ce texte sur les différents types de zèbres… c’est parce que je souhaite que tous, vous en arriviez à assumer votre différence dans toute sa beauté. Et votre différence, c’est celle d’être zèbre, mais aussi celle de votre façon particulière de l’être, celle de votre personnalité, celle de vos caractéristiques personnelles, celle de vos talents en compétence… Se savoir un zèbre, mais un zèbre unique !!! 

Et ici j’émets une hypothèse… Si la science a démontré que les personnes HP ont une communication neuronale plus rapide, tout particulièrement sur certains circuits neuronaux… et que cette particularité entraîne certaines caractéristiques… j’envisage l’hypothèse que cette rapidité pourrait aussi amplifier certains traits de personnalité… donc aussi amplifier des différences entre chaque zèbres !!! 

Des zèbres uniques je vous dis, tout aussi resplendissants de beauté les uns que les autres, mais dans une combinaison de rayures magnifiquement variées. 

Et des zèbres qui peuvent transformer leur souffrance en force assumée en se donnant à eux même un contexte favorable au déploiement du potentiel zébré. 

Courez, dansez, virevoltez chers zèbres, et profitez dans toutes vos merveilleuses capacités variées. 

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